Loin du monde
Loin du monde
Héloïse (1101-1164), femme de lettres, épouse d’Abélard et première abbesse du Paraclet.
Cette grande silhouette solennelle et silencieuse, drapée de marbre gris bleuté, semble retranchée en elle-même. Elle évoque Héloïse (vers 1092-1164), une intellectuelle, poétesse et chansonnière qui fut l'une des femmes les plus brillantes de son temps. Elle a formé, avec le non moins célèbre philosophe Abélard, un couple mythique dont les amours ont été transmis à la postérité par leur correspondance et par le récit d'Abélard, Histoire de mes malheurs (vers 1132). D'abord élève et maître, Héloïse et Abélard sont rapidement devenus amants. Leur histoire rocambolesque est ponctuée de séparations forcées, d'enlèvements, de fuites, d'accouchement secret jusqu'à la terrible émasculation d'Abélard. Ils entrent alors tous deux dans les ordres et entament une correspondance. Héloïse devient en 1130 la première abbesse du Paraclet, à quelques kilomètres de Nogent-sur-Seine. Elle fera de cette abbaye un centre intellectuel hors pair avant d'y être inhumée, en 1164 avec Abélard qui y reposait depuis 1144. En 1819, leurs cendres ont été transférées au cimetière du Père Lachaise à Paris.
Si l'histoire des amants est célèbre dès le XIIIe siècle, elle connaît un succès considérable à partir de la fin du XVIIIe siècle. De nombreux artistes représentent les amants enlacés, ou éplorés à la lecture d'une lettre de l'absent. Ici, Allouard propose une interprétation austère. Il représente l'abbesse profondément plongée dans ses rêveries, un livre de prière à la main, sans que l'on puisse dire cependant si elle est tournée vers des pensées spirituelles ou plus charnelles. Pendant des années, cette sculpture était présentée à l'extérieur. Les intempéries ont érodé le marbre, faisant saillir les veines de la pierre, ce qui accentue les reliefs du tissu aux lourds plis tombants et lui confère un aspect moiré, aussi réussi qu’involontaire.
Biografie: Camille Claudel
Nach Jahren des Vergessens wird Camille Claudel heute als eine der großen Künstlerinnen ihrer Zeit anerkannt.
Sie wird 1864 im Département Aisne in einer kleinbürgerlichen Familie geboren und die Autodidaktin beginnt schon sehr früh, mit Ton zu modellieren. In Nogent-sur-Seine wird ihr erster Lehrer, der Bildhauer Alfred Boucher, auf sie aufmerksam. Als er nach Italien aufbricht, vertraut er sie einem Freund, Auguste Rodin, an. Schnell ist die junge Frau aus dem Atelier des Meisters nicht mehr wegzudenken. Sie teilt etwa zehn Jahre lang mit ihm im regen Austausch von Ideen, Modellen und Einflüssen Leben und Werkstatt. Camille Claudel entwickelt ihren eigenen Stil, schafft zahlreiche Meisterwerke und erlangt zunehmend Anerkennung.
Nach ihrer Trennung von Rodin und durch den ständigen Vergleich ihrer Werke mit denen des Meisters verletzt, stellt sie ihre künstlerische Unabhängigkeit unter Beweis, indem sie sich neue Inspirationen schafft. Auf dem Höhepunkt ihrer Schaffenskraft erschöpft sich ihre Kreativität durch wahnhafte Verfolgungsängste. Sie zieht sich zurück, zerstört ihre Werke und wird auf Wunsch ihrer Familie bis zu ihrem Tod im Jahr 1943 in eine psychiatrische Anstalt eingewiesen.
Camille Claudel à l’œuvre : Sakountala
Exposition temporaire
À l’occasion des 160 ans de la naissance de Camille Claudel, le musée met à l’honneur l’artiste à travers l’une de ses œuvres majeures : Sakountala. Cette sculpture, la seule qui lui ait valu une récompense au Salon, est un fil permettant de retracer la carrière de l’artiste, en s’appuyant notamment sur les variations qu’elle en a proposées, sous différents titres et en divers formats et matériaux : de L’Abandon à Niobide blessée en passant par Vertumne et Pomone.
L’exposition revient sur la patiente élaboration de l’œuvre et l’histoire mouvementée de sa réception ainsi que sur le choix de ce mythe issu de la littérature indienne ancienne, en vogue au XIXe siècle, qui fait toute la force et l’originalité de Sakountala.
Bénéficiant de prêts exceptionnels du musée Rodin, de la Bibliothèque nationale de France et du musée d’Orsay, cette exposition a reçu le label « Exposition d'intérêt national » du ministère de la Culture.
Affiche : Agence Drôles d'oiseaux
Informations pratiques
Lieu : Horaires & Tarifs :Jusqu'au 31 octobre, ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h
Du 2 novembre au 4 janvier 2025, ouvert du mercredi au dimanche de 10h à 17h
Billet d’entrée collections permanentes et exposition temporaire :
Plein tarif : 10 euros
Tarif réduit : 6 euros (seniors de plus de 60 ans et titulaires d’une carte de famille nombreuse)
Gratuit pour les étudiants et les moins de 26 ans, les titulaires du Pass Education, d'une carte de presse, d’une carte du ministère de la Culture, d’une carte ICOM, les adhérents à la maison des artistes, les demandeurs d’emploi, les bénéficiaires du RSA ou du minimum vieillesse, les mutilés de guerre et accompagnateur, les visiteurs handicapés et accompagnateur
Jeune Romain
Jeune Romain
Paul Claudel (1868-1955), frère de l’artiste, écrivain et diplomate.
Camille Claudel vient probablement d’arriver à Paris lorsqu’elle modèle ce portrait de son frère Paul, alors âgé de 13 ans. Confident et fidèle compagnon de jeux, Paul est aussi son premier modèle et la personne qu'elle a le plus souvent représentée. Les lèvres serrées, le regard au loin, Paul affiche un air sérieux qui détonne avec son jeune âge, et le drapé qui entoure les épaules lui confère une certaine solennité.
Dès le début de sa carrière, Camille Claudel affirme son talent de portraitiste et sa capacité à saisir la psychologie du modèle. Elle conjugue ici toute la puissance évocatrice de l’Antiquité romaine, et surtout de la Renaissance florentine. En effet, malgré son titre, ce portrait évoque bien les bustes italiens de la première Renaissance italienne que Claudel a étudiés au musée du Louvre. La forme du buste reliquaire, c’est-à-dire coupé aux épaules, l’admirable étude du drapé, et même ici la bichromie sont des références directes à cette période. En cela, elle s’inscrit dans le mouvement néo-florentin de son époque, inspiré par la Renaissance italienne du XVe siècle : on peut y voir une probable influence de Paul Dubois, chef de file de ce mouvement. Cependant, Claudel demeure dans une veine naturaliste et une exploration psychologique qui lui sont propres.
Ce buste témoigne de l’affection mutuelle que se portent le frère et la sœur. Une vingtaine d'années plus tard, le buste de Paul Claudel à 37 ans redit cette relation intacte, ces échanges artistiques féconds entre le célèbre écrivain et la sculptrice.
Auguste Rodin
Auguste Rodin
Fonte Rudier, 1897-1898 - Caducée du Mercure de France gravé sous la signature C. Claudel
Pour l’unique portrait qu’elle a sculpté d’Auguste Rodin, Camille Claudel a adopté un style proche des œuvres de son aîné si bien qu’on le qualifie parfois « d’autoportrait par procuration ». La sculptrice a ainsi accentué le modelé pour accroître l’expressivité du visage, concentrant toute l’énergie dans le regard qui incarne la puissance créatrice du sculpteur. Extrêmement creusée, la barbe semble se transformer en rocher en partie basse, dans un motif plastique qui s’émancipe des conventions de la représentation. Cette liberté formelle est emblématique du style personnel de Claudel et évoque le traitement des chevelures dans d’autres compositions de sa main. C’est aussi l’une des images les plus saisissantes du maître qui a d’ailleurs souvent choisi ce buste pour le représenter dans ses expositions personnelles. Cet exemplaire compte parmi ceux qui ont été commandés à l’artiste par la revue Mercure de France. Or, on sait par sa correspondance que Claudel était contractuellement chargée d’en exécuter la ciselure. On y relève une manière très brute dans les coups de burin formant des sillons sur les tempes et le haut des joues pour donner encore plus de mouvement aux cheveux et à la barbe
Voir aussi dans les collections :
Week-end d’ouverture Camille Claudel à l’œuvre : Sakountala
Exposition temporaire
Visite de l’exposition « Camille Claudel à l’œuvre : Sakountala »
Samedi 14 septembre à 15h, avec Cécile Bertran, commissaire de l’exposition. À seulement 23 ans, Camille Claudel réalise un de ses chefs-d’œuvre : Sakountala. Parcourez l’histoire mouvementée de cette œuvre inspirée d’un mythe hindou au fil d’un parcours mêlant sculptures, peintures, photographies, dessins mais aussi manuscrits, maquettes et costumes de théâtre.
- Tarifs : 4 € en plus du billet d’entrée au musée
- Durée : 1h
Initiation aux danses Bollywood
Dimanche 15 septembre à 14h30 et 16h30, avec Megha Jagawat de la Compagnie Triwat. C’est une histoire d’amour, d’oubli et de retrouvailles entre un roi et une femme qui vit dans la forêt… Enfants et adultes partent à la découverte du mythe indien de Sakountala et s’initient à la gestuelle des danses Bollywood !
- Tarifs : 6 € tarif plein / 4 € pour les personnes qui bénéficient de la gratuité du musée
- Durée : 1h
- Dès 6 ans
Camille Claudel, L'Abandon, vers 1886, bronze © Marco Illuminati
Informations pratiques
Lieu : Horaires & Tarifs :
Réservation conseillée :
03 25 24 76 34
reservation@museecamilleclaudel.fr
L’Implorante ou Le Dieu envolé
L’Implorante ou Le Dieu envolé
Ce plâtre patiné est un jalon dans l’élaboration de L’ Âge mûr, situé entre Le Dieu envolé attesté en 1894 (aujourd’hui perdu) et L’Implorante du groupe exposé en 1899. On y reconnaît le traitement subtil de l’anatomie de l’œuvre finale, les os et les tendons saillants, le ventre arrondi, mais les formes sont plus douces. Le très beau mouvement de L’Implorante est déjà trouvé : le genou droit est avancé et la torsion du corps se prolonge dans l’inclinaison de la tête. Cependant, le torse est encore droit, les bras tendus à la verticale. Claudel n’a pas encore incliné sa figure pour l’intégrer dans la diagonale qui structure le groupe. Malheureusement lacunaires en raison des dégradations subies par l’œuvre avant sa redécouverte en 1986, les mèches de cheveux s’enroulant autour du bras évoquent les chevelures fantastiques d’autres œuvres de l’artiste, Clotho, La Petite Châtelaine de Roubaix ou Tête d’Hamadryade.
Voir aussi dans les collections :
Camille Claudel à l'œuvre : Sakountala
Happy Hour
Un jeudi par mois, entre avril et octobre, médiateurs du musée et producteurs locaux s’associent pour vous proposer des visites-dégustations.
En trente minutes, admirez la virtuosité de Camille Claudel face à sa sculpture en marbre Vertumne et Pomone. Puis, rendez-vous à l’auditorium du musée pour déguster un délicieux vin de Chablis !
Camille Claudel, L'Abandon, 1889-1905, bronze © Abril M.Baruecos
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé.
Informations pratiques
Lieu :10 rue Gustave Flaubert
10400 Nogent-sur-seine
Durée : 30 minutes de visite thématique + 30 minutes de dégustation à l'auditorium
Tarif : 6 € tarif plein
4 € pour les personnes qui bénéficient de la gratuité du musée
Réservation conseillée :
03 25 24 76 34
En duo
Happy Hour
Un jeudi par mois, entre avril et octobre, médiateurs du musée et producteurs locaux s’associent pour vous proposer des visites-dégustations.
Un homme et une femme qui s’enlacent : ce sujet a été exploré par Camille Claudel et Auguste Rodin à une époque où les deux artistes entretenaient une relation amoureuse. Admirez leurs sculptures de couples enlacés avant de déguster les savoureux cocktails du couple à la tête de la distillerie Monceau-Dombrecht !
© Abril M. Baruecos
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé.
Informations pratiques
Lieu :10 rue Gustave Flaubert
10400 Nogent-sur-seine
18h30
Durée : 30 minutes de visite thématique + 30 minutes de dégustation à l'auditorium
Tarif : 6 € tarif plein
4 € pour les personnes qui bénéficient de la gratuité du musée
Réservation conseillée :
03 25 24 76 34
reservation@museecamilleclaudel.fr
Alfred Boucher, de l'atelier au musée
Visite commentée
Qui était Alfred Boucher ? Pourquoi a-t-il rencontré un grand succès en son temps ? Quelles œuvres a-t-il collectionnées ? Cette visite entraîne les participants à la (re)découverte de ce sculpteur majeur du XIXᵉ siècle et de sa collection personnelle, à l’origine du premier musée de Nogent-sur-Seine.
© Atelier JBL
Informations pratiques
Lieu :10 rue Gustave Flaubert
10400 Nogent-sur-Seine
Durée : 1h
Tarif : 4 € par participant en plus du billet d'entrée
Réservation conseillée :
03 25 24 76 34