Homme aux bras croisés

CLAUDEL Camille
Homme aux bras croisés Homme aux bras croisés Homme aux bras croisés

Homme aux bras croisés

CLAUDEL Camille (1864-1943)
1885 Terre cuite H. 10 cm • L. 9,5 cm • Pr. 8 cm Origine : Acquisition en 2017 avec le soutien de la Direction régionale des affaires culturelles du Grand Est, de la région Grand Est, de l'association des Amis du musée Camille Claudel et du mécénat d'entreprises N° d'inventaire : 2017.1.1 Copyright : Artcurial / Christian Moutarde

Entreprises mécènes : centrale EDF de Nogent-sur-Seine, société Gaget, cabinet Lenoir et associés architectes, cabinet Prieur et associés, agence ANAU, société Roussey


L'Homme aux bras croisés est l'une des très rares ébauches en terre cuite de Camille Claudel qui nous soient parvenues. Elle n’est pas associée à une œuvre achevée et n'a pas été documentée du vivant de l'artiste. Malgré ses petites dimensions, elle est d'une grande puissance expressive et Claudel lui a donné une forte présence avec une grande économie de moyens. Le modelé est ferme et le geste des bras croisés est très puissant en dépit de leur caractère esquissé.

En regardant dans le détail, on imagine l'artiste au travail, les outils à la main. On distingue nettement les traces laissées par l’ébauchoir et la gradine, particulièrement nettes sur le front et la joue gauche. La mèche de cheveux et le nez ont été dégagés en retirant un peu d'argile, d'un geste qu'on devine sûr et rapide. Il est à la fois instructif et émouvant d’observer ainsi la fabrique de l’œuvre.

Camille Claudel réalise cette ébauche au moment où elle commence à travailler dans l’atelier d'Auguste Rodin. Elle a pu être rapprochée de certaines figures de La Porte de l’Enfer auxquelles celui-ci travaillait alors, ce qui conduit à la dater autour de 1885. A cette période, les deux artistes sont dans une intense communion stylistique et leur manière est tellement proche qu’un doute peut subsister sur l’attribution de la sculpture, comme pour toutes celles qui ne sont pas signées. L’attitude bras croisés et les outils utilisés pour le modelage rapprochent l’esquisse de Claudel d’une œuvre plus tardive de Rodin, son Monument à Balzac et en particulier l’étude dite Étude C. Cependant, le léger déséquilibre des bras entrelacés et la manière dont la silhouette semble se retrancher en elle-même est en adéquation avec les recherches et la sensibilité de Claudel, qui trouvent leur pleine expression dans la Femme accroupie, réalisée à la même époque.