Étude pour La France ou Saint Georges
Étude pour La France ou Saint Georges
Camille Claudel et Auguste Rodin ont partagé leur vie et leur atelier pendant une dizaine d’années, échangeant des idées, des modèles, des influences. Leur vie commune a aussi donné naissance à quelques œuvres modelées par Rodin d’après les traits de Claudel, y compris après leur séparation comme ici. La sculpture a d’abord porté le titre Princesse byzantine ou Impératrice du Bas-Empire, puis Saint Georges en 1904 et La France en 1912. Cette version en buste est considérée comme une étude précédant le haut-relief. Ce dernier a ensuite été agrandi et offert par l’Etat français aux Etats-Unis pour être intégré à un monument dédié à l’explorateur Samuel Champlain (Crown Point, Etat de New York). L’armure ainsi que le dragon visible sur le casque et la cuirasse se réfèrent à saint Georges mais ils peuvent aussi figurer, sous les traits de Minerve, une allégorie de la France combattante.
L'Éternelle Idole
L'Éternelle Idole
Ce couple fait écho au Sakountala de Camille Claudel par sa composition montrant un homme agenouillé aux pieds de son amante. Cependant, là où Claudel exprime la confiance mutuelle et la fusion des amants s’abandonnant à une passion partagée, l’homme est représenté par Rodin dans une attitude de supplication et la femme esquissant un geste de retrait. Le groupe peut être vu comme l’évocation de la relation tumultueuse qui a uni Rodin et Claudel. En 1886, alors que celle-ci avait pris ses distances en partant en Angleterre sans lui, dévoré par la passion, le sculpteur écrivit ainsi une lettre suppliante à celle qu’il appelait « [sa] féroce amie ». Il concluait par cette imprécation qui pourrait émaner du protagoniste de L’Eternelle Idole : « Ah ! divine beauté, fleur qui parle, et qui aime, fleur intelligente, ma chérie. Ma très bonne, à deux genoux devant ton beau corps que j’étreins. »
Suzon
Voir aussi dans les collections :
Enfants
Enfants
Œuvre non exposée
La dédicace « Bonjour à mon ami Boucher » témoigne de l’amitié qu’ont entretenue Alfred Boucher et le sculpteur Auguste Rodin. Ce dernier était aussi un dessinateur prolixe, avec une production d’environ 10 000 feuilles. Ce fusain daté de 1878 traite un sujet traditionnel mais dans un style qui n’est pas sans rappeler celui de ses sculptures. À l’image des formes qui émergent de ses blocs de marbre à peine dégrossis, ces petits enfants nus affleurent à peine d’un fond de nuages charbonneux.