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Au But
Alfred Boucher conçoit Au But, son œuvre la plus célèbre, en 1886. Trois hommes presque nus, corps tendus, mains en avant, visage crispé par l’effort, sont représentés dans une course effrénée. Au point de déséquilibre, les trois corps semblent dérouler un même mouvement.
Boucher s’inscrit pleinement dans les réflexions des artistes de son temps sur la représentation du mouvement : désormais des médecins enseignent l’anatomie à l’École des beaux-arts, faisant profiter les élèves des dernières découvertes scientifiques. C’est aussi la chronophotographie qui révolutionne l’approche des artistes. Ce système de prise de vue en rafale, révolutionnaire, permet de saisir les différentes phases d’un mouvement comme la course, et de les décomposer.
Alfred Boucher fait partie des nombreux artistes qui s’en inspirent. Cependant, il ne prétend pas faire œuvre scientifique : il cherche à rendre l'impression de rapidité et de fulgurance par une position en extension, qui en réalité n'est pas tenable. Avec modernité, Boucher choisit ici des poses outrées et superpose les corps : de cette manière il suggère la course avec beaucoup de force, plus qu'il ne la représente fidèlement.
Avec Au But, Boucher devance le grand mouvement sportif des années 1890 et l’organisation des Jeux Olympiques en 1896. Son œuvre connaît un immense succès puisqu’elle est récompensée d’une médaille au Salon de 1886 puis d’une médaille à l’Exposition Universelle de 1889. L’original, mesurant plus de 2 mètres de haut et présenté au jardin du Luxembourg, a disparu pendant la Seconde guerre mondiale. Seules subsistent les nombreuses réductions commercialisées, dont celle exposée au musée.
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Monument au docteur Ollier
Monument au docteur Ollier
Ce plâtre est le modèle des deux monuments en bronze érigés à Lyon en 1904 et aux Vans en 1905, en hommage au docteur Léopold Ollier (1830-1900). Né aux Vans, nommé chirurgien major à l’Hôtel-Dieu de Lyon en 1860 et professeur à la faculté de médecine de cette ville en 1877, celui-ci est considéré comme le fondateur de la chirurgie orthopédique moderne, à l’origine d’avancées décisives dans la chirurgie réparatrice qui utilise les propriétés de régénération des os pour éviter l’amputation. Il a notamment mis en œuvre ces principes novateurs au cours de la guerre de 1870, où il a déployé une intense activité avant d’être fait prisonnier par les Prussiens. Il est représenté un bistouri à la main, vêtu de sa robe académique et portant les insignes de commandeur de la Légion d’honneur. Le monument de Lyon a été érigé grâce à une souscription internationale et son ampleur témoigne de la renommée dont jouissait alors le médecin, d’autant que le reliquat de la souscription a financé une partie de la statue des Vans. Gabriel Bonvalot, gendre d’Ollier et proche de Boucher, a peut-être été à l’origine de l’attribution de la commande au sculpteur. Le docteur possédait d’ailleurs au moins une sculpture de l’artiste dans sa collection personnelle, un marbre du Nu devant un paysage marin, conservé lui aussi au musée Camille Claudel. Alors que les Vansois sont parvenus à sauver le leur, le monument lyonnais a été refondu pendant la Seconde guerre mondiale, dans le cadre de la mobilisation des métaux non ferreux par le gouvernement de Vichy
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Jeune Fille lisant
Jeune Fille lisant
Dédicacée « à Camille Claudel, en souvenir d’A. Boucher », cette statuette témoigne de l’importance de l’auteur dans la formation de la sculptrice. Camille Claudel a fait la connaissance d’Alfred Boucher alors qu’elle vivait à Nogent-sur-Seine, entre 1876 et 1879. Elle avait commencé à modeler la terre en complète autodidacte et le jeune artiste lui a prodigué un premier enseignement. Après son installation à Paris, Claudel s’est inscrite à l’académie Colarossi mais, en parallèle, elle a loué un atelier rue Notre-Dame-des-Champs avec d’autres jeunes artistes. Boucher y est venu régulièrement corriger leurs travaux, jusqu’à son départ pour Florence à l’automne 1882. C’est peut-être à l’occasion de son départ pour l’Italie qu’il a offert la statuette à son élève.L’âge du modèle et le livre ouvert évoquent l’adolescente Camille Claudel, décrite par Mathias Morhardt comme une « lectrice passionnée des poèmes d’Ossian ». Cependant, les traits du visage ne ressemblent pas aux photographies de la jeune fille. Ils évoquent la physionomie d’Elise Viat, la future épouse d’Alfred Boucher mais, née en 1850, celle-ci semble trop âgée au moment de la réalisation de l’œuvre. Dès lors, l’identification du modèle de la Jeune fille lisant reste un mystère.
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Les Ondines ou Les Nymphes de la Seine
Les Ondines ou Les Nymphes de la Seine
Cette colonne était l’un des éléments constituant l’immense fontaine en grès érigée cours La Reine par la manufacture de Sèvres à l’occasion de l’exposition universelle de 1900. Avec cette construction monumentale, la manufacture entendait démontrer son savoir-faire et impressionner les visiteurs. Trois nymphes ou ondines, divinités ou génies peuplant la Seine, forment une ronde autour de la colonne. Leur position dos à dos ainsi que la souplesse des drapés évoquent Les Trois Grâces de Germain Pilon, monument conservé au musée du Louvre dont Boucher possédait un dessin dans sa collection personnelle. Le traitement du grès en dégradés de bleus et de verts et le mouvement des drapés très fluides évoquent l’écoulement de l’eau associé au cours du fleuve.
Le Rêve
Le Rêve
Le marbre original, intitulé Aux champs, a figuré au Salon de la Société des artistes français en 1897. Acquis par l'Etat, il fut attribué au musée Luxembourg, aujourd'hui musée d'Orsay (inv. RF 1204). Plusieurs exemplaires, en marbre et en bronze, sont connus (un marbre au musée des Beaux-Arts de Troyes), sous des titres différents : Volubilis, Le Printemps, La Pensée. Le marbre de Nogent-sur-Seine se rattache à de nombreuses autres œuvres d'Alfred Boucher. C'est la même pose que la Baigneuse (inv. 2006.8). Mise au point vers la fin du XIXe siècle, cette élégante, nuancée par l'esprit Art Nouveau, fut répétée par Boucher, tantôt complètement, tantôt partiellement, visage seul, buste ou figure du corps. Cela permet de supposer le grand succès de cette œuvre auprès des amateurs.
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Hirondelle blessée
Hirondelle blessée
Œuvre non exposée
Hirondelle blessée représente une jeune femme ailée, assise sur un rocher, qui tient sa cheville gauche. Le buste cambré ainsi que le regard tourné sur le côté exercent une torsion du corps qui flatte l’anatomie de la jeune femme. Alfred Boucher a réalisé un certain nombre de variations autour de cette figure, que l’on retrouve sous différents titres, en différents formats et matériaux. Il a produit avec Hirondelle blessée une allégorie sentimentale justifiant la représentation d’un nu féminin idéalisé. Souvent associée au printemps et à l’idée de renouvellement, sa femme hirondelle se présente vulnérable au regard des hommes. Une version en marbre de l’œuvre a été exposée au Salon de 1898 où elle a connu un immense succès. Le fondeur Susse en a édité deux versions en bronze : l’une montre l’allégorie assise sur un rocher, la seconde la montre assise sur un socle parallélépipédique.
Cette sculpture s’inscrit dans une série de nus délicats, sensuels mais sages, dont Boucher s’était fait une spécialité. Au XIXe siècle, l’enseignement à l’Ecole des beaux-arts offrait une place importante à la représentation du nu idéalisé. La pose tend à rappeler les photographies de modèles destinées aux artistes et donne au nu une dimension sensuelle. Le corps parfait de la jeune femme reflète le bon goût qui caractérise la sculpture décorative que la bourgeoisie aimait avoir dans son intérieur.
La Charité
La Charité
Actuellement visible dans l'exposition Alfred Boucher, de l'atelier au musée
La Charité est une des quatre figures que le sculpteur réalise pour le mausolée de la famille Hériot à La Boissière-Ecole (Yvelines). Boucher y rend hommage à la sculpture du même nom réalisée par son maître Paul Dubois, dont un exemplaire en plâtre est également conservé dans les collections. On y retrouve le visage à la beauté idéalisée de la mère qui, dans une attitude calme, enlace ses nourrissons. La douceur du modelé et les plis amples du drapé rappellent le style de son aîné.
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Sophie Boucher
Sophie Boucher
Actuellement visible dans l'exposition Alfred Boucher, de l'atelier au musée
Il s’agit du portrait de la mère du sculpteur Alfred Boucher, Sophie Boucher. Ses traits vieillis par l’âge avancé sont modelés dans un style naturaliste, sans concession. La coiffe pour seul vêtement et la simplicité qui se dégage de l’œuvre ne sont pas sans évoquer la condition paysanne du modèle. Ce portrait a pour pendant celui du père de l’artiste, Julien Boucher, également présent dans les collections du musée Camille Claudel.
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La Pensée
La Pensée
Œuvre non exposée
Alfred Boucher a très souvent décliné le motif de la jeune fille assise sur un rocher, la tête inclinée et les cheveux attachés. Le traitement du marbre est caractéristique de son style qui fait contraster la chair polie du corps avec le rocher laissé brut. Dans cette variante intitulée La Pensée, Boucher a toutefois choisi une expression plus ambiguë : la tête appuyée contre sa main, la jeune femme est empreinte d’une certaine tristesse. C’est sans doute pour cette raison qu’il a repris cette figure en la drapant pour orner la tombe de la famille Sassot au cimetière de Nogent-sur-Seine.
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Faune et Bacchante
Faune et Bacchante
Actuellement visible dans l'exposition Alfred Boucher, de l'atelier au musée
Un faune, reconnaissable à son bouc et à ses petites cornes en haut du front, empoigne une nymphe associée au culte du dieu Bacchus. Ce sujet inspiré de la mythologie sert de prétexte à Alfred Boucher pour représenter un corps de femme nu, dont l’érotisation est accentuée par la forte cambrure. La gestuelle de la bacchante est sans ambiguïté : sous ses airs rieurs, elle renverse la tête en arrière et tente de repousser le faune. C’est bien une scène de viol que le sculpteur porte à notre regard. Cette iconographie problématique a été très fréquemment explorée par les artistes, notamment au XIXe siècle.