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La Sirène ou La Joueuse de flûte

La Sirène ou La Joueuse de flûte

La Sirène ou La Joueuse de flûte

vers 1905 H. 53 cm • L. 27 cm • Pr. 34 cm Origine : Achat à Reine-Marie Paris en 2008 N° d'inventaire : 2010.1.22 Copyright : musée Camille Claudel, Nogent-sur-Seine / Marco Illuminati

Fonte Eugène Blot, 1905


Camille Claudel a réalisé La Sirène ou La Joueuse de flûte vers 1904-1905. Le fondeur Eugène Blot a acquis le plâtre pour éditer six exemplaires en bronze. C’est l’un de ces exemplaires qu’il est possible d’admirer au musée Camille Claudel.

Une jeune femme d’une grande sensualité, le dos cambré, l’importance des hanches accentuée par des jambes accolées, est assise sur un rocher. Sa main droite effleure une flûte. La tête relevée, la femme approche sa bouche de son instrument mais ne le touche pas. Le souffle semble s’échapper de ses lèvres, laissant imaginer une musique envoûtante. La légèreté des draperies, dans le style Art nouveau, les doigts au fin modelé, accompagnent le mouvement des bras, dans une envolée musicale.

La sculptrice a évoqué cette œuvre dans plusieurs lettres adressées à Eugène Blot. Dans la première lettre, elle propose de lui vendre « une petite faunesse ». Ensuite, dans une autre lettre, elle lui fait part d’une idée pour une version intégrant l’onyx : «  Vous pouvez, si le cœur vous en dit, faire faire une de vos Sirènes avec un rocher en onyx vert (rappelant la mer) ; la flûte en métal brillant. ». Cette version a sans doute été envisagée par Eugène Blot, mais n’a jamais été réalisée.

De la faunesse ou de la sirène, créatures mythologiques, Camille Claudel ne retint pas les aspects monstrueux, mais le lien étroit de chacune à la musique et à la sensualité. La sculptrice n’a-t-elle pas insisté sur l’aspect dangereusement séducteur de la joueuse de flûte susceptible de charmer le visiteur ?

L'Implorante (grand modèle)

L'Implorante (grand modèle)

L'Implorante (grand modèle)

1899 H. 67 cm • L. 72 cm • Pr. 59 cm Origine : Achat à Reine-Marie Paris en 2008 N° d'inventaire : 2010.1.15 Copyright : musée Camille Claudel / Marco Illuminati

Fonte Eugène Blot n°5, 1905


Voir aussi dans les collections :

Auguste Rodin

Auguste Rodin

Auguste Rodin

vers 1884-1885 H. 40 cm • L. 25 cm • Pr. 28 cm Origine : Achat à Philippe Cressent en 2008 N° d'inventaire : 2010.2.1 Copyright : musée Camille Claudel / Marco Illuminati

Fonte Rudier, 1897-1898 - Caducée du Mercure de France gravé sous la signature C. Claudel


Pour l’unique portrait qu’elle a sculpté d’Auguste Rodin, Camille Claudel a adopté un style proche des œuvres de son aîné si bien qu’on le qualifie parfois « d’autoportrait par procuration ». La sculptrice a ainsi accentué le modelé pour accroître l’expressivité du visage, concentrant toute l’énergie dans le regard qui incarne la puissance créatrice du sculpteur. Extrêmement creusée, la barbe semble se transformer en rocher en partie basse, dans un motif plastique qui s’émancipe des conventions de la représentation. Cette liberté formelle est emblématique du style personnel de Claudel et évoque le traitement des chevelures dans d’autres compositions de sa main. C’est aussi l’une des images les plus saisissantes du maître qui a d’ailleurs souvent choisi ce buste pour le représenter dans ses expositions personnelles. Cet exemplaire compte parmi ceux qui ont été commandés à l’artiste par la revue Mercure de France. Or, on sait par sa correspondance que Claudel était contractuellement chargée d’en exécuter la ciselure. On y relève une manière très brute dans les coups de burin formant des sillons sur les tempes et le haut des joues pour donner encore plus de mouvement aux cheveux et à la barbe

 

L'Âge mûr

L'Âge mûr L'Âge mûr L'Âge mûr

L'Âge mûr

1899 H. 61,5 cm • L. 85 cm • Pr. 375 cm Origine : Achat à Reine-Marie Paris en 2008 N° d'inventaire : 2010.1.16 Copyright : musée Camille Claudel / Marco Illuminati

Fonte Eugène Blot, n°3, 1907


Avec L’Âge mûr, Camille Claudel montre sa maîtrise artistique et sa créativité, parvenues à maturité. L’artiste traite ici du temps qui passe, de la vieillesse et de la mort, sujets chers aux symbolistes. La composition parfaitement maîtrisée traduit la fuite inexorable du temps : une diagonale relie le corps de la jeune femme suppliante à la main tendue de l’homme et à la draperie de la vieille femme. Les différents niveaux de la terrasse accentuent encore cette marche dont l’issue ne peut être que la mort. L’artiste excelle ici à représenter plusieurs moments d’une même histoire : la jeune femme montre douleur puis résignation, l’homme tente de résister mais déjà se laisse entrainer. Surtout, Claudel joue avec les vides, qui font partie intégrante de l’œuvre : l’espace entre les mains de l’homme et de la femme exprime à lui seul toute la tension émotionnelle de ce moment.

Évoqué dès 1890 dans une lettre de l’artiste, L’Âge mûr connaît une longue genèse et est exposé pour la première fois au public en 1899. Après plus de dix ans d’échanges et de tractations entre Camille Claudel et l’État, la commande publique en marbre ou en bronze de cette œuvre ne voit finalement jamais le jour. Mais un collectionneur privé, le capitaine Tissier, commande L’Âge mûr en bronze, qui est fondu en 1902. Puis, à partir de 1907, Eugène Blot, galeriste, éditeur et fidèle soutien de la sculptrice, commercialise une réduction en bronze de ce groupe.

On a souvent réduit cette œuvre à sa dimension autobiographique. Mais si la sculpture fait écho à sa séparation d'Auguste Rodin, Camille Claudel y évoque avant tout la destinée humaine : cette allégorie des âges de la vie, montrant le passage de la jeunesse à l’âge mûr puis à la vieillesse, revêt une portée universelle. Surtout, la sculptrice affirme son autonomie artistique, par une expressivité, un traitement de l’espace et une vie intérieure des personnages qui n’appartiennent qu’à elle.

Au But

Au But Au But

Au But

1886 H. 45,8 cm • L. 69 cm • Pr. 35 cm Origine : Achat avec la participation du FRAM Champagne-Ardenne N° d'inventaire : 1994.2 Copyright : musée Camille Claudel / Marco Illuminati

Alfred Boucher conçoit Au But, son œuvre la plus célèbre, en 1886. Trois hommes presque nus, corps tendus, mains en avant, visage crispé par l’effort, sont représentés dans une course effrénée. Au point de déséquilibre, les trois corps semblent dérouler un même mouvement.

Boucher s’inscrit pleinement dans les réflexions des artistes de son temps sur la représentation du mouvement : désormais des médecins enseignent l’anatomie à l’École des beaux-arts, faisant profiter les élèves des dernières découvertes scientifiques. C’est aussi la chronophotographie qui révolutionne l’approche des artistes. Ce système de prise de vue en rafale, révolutionnaire, permet de saisir les différentes phases d’un mouvement comme la course, et de les décomposer.

Alfred Boucher fait partie des nombreux artistes qui s’en inspirent. Cependant, il ne prétend pas faire œuvre scientifique : il cherche à rendre l'impression de rapidité et de fulgurance par une position en extension, qui en réalité n'est pas tenable. Avec modernité, Boucher choisit ici des poses outrées et superpose les corps : de cette manière il suggère la course avec beaucoup de force, plus qu'il ne la représente fidèlement.

Avec Au But, Boucher devance le grand mouvement sportif des années 1890 et l’organisation des Jeux Olympiques en 1896. Son œuvre connaît un immense succès puisqu’elle est récompensée d’une médaille au Salon de 1886 puis d’une médaille à l’Exposition Universelle de 1889. L’original, mesurant plus de 2 mètres de haut et présenté au jardin du Luxembourg, a disparu pendant la Seconde guerre mondiale. Seules subsistent les nombreuses réductions commercialisées, dont celle exposée au musée.

Voir aussi dans les collections :

Chanteur florentin du XVe siècle

Chanteur florentin du XV<sup>e</sup> siècle

Chanteur florentin du XVe siècle

vers 1867 H. 88,7 cm • L. 37,5 cm • Pr. 32 cm Origine : Achat avec la participation du FRAM Champagne-Ardenne en 2001 N° d'inventaire : 2001.17 Copyright : musée Camille Claudel / Marco Illuminati

2e version à la colonne


Le Chanteur Florentin du XVe siècle de Paul Dubois est un des plus vifs succès de l’histoire de la sculpture française. Médaillé d’honneur au Salon de 1865, le modèle en plâtre a été édité à de multiples reprises en différentes tailles et matières. Cet exemplaire en bronze est une des nombreuses réductions réalisées par la fonderie Barbedienne. Le musée Camille Claudel conserve également une version plus réduite encore, en biscuit de la manufacture de Sèvres, exposée dans la salle dédiée à la sculpture dans les intérieurs bourgeois (salle 8). Une variante surnommée « à la colonne », figurant le chanteur les jambes croisées et appuyé contre un fût cannelé, fait aussi partie de la collection. 

La souplesse des lignes de la composition tout autant que le costume historique rattachent le Chanteur florentin du XVe siècle au style dit néo-florentin qui se développe dans les années 1860 autour de Paul Dubois. Il est l’un des premiers sculpteurs à s’émanciper de la référence antique au profit de modèles empruntés à la Renaissance italienne, notamment florentine, qu’il a longuement observés lors de son voyage en Italie. La douceur du modelé, le subtil hanchement ou encore la légère inclinaison de la tête confèrent ainsi au joueur de mandoline une grâce qui rappelle celle du David de Donatello. Paul Dubois s’inspire aussi des peintures du Quattrocento – c’est ce dont témoigne ses carnets de dessins rapportés d’Italie –, en particulier les fresques de Benozzo Gozzoli. Le sculpteur y puise certains détails iconographiques, exécutés avec une extrême précision, tels que les boutons des manches, les cordes et décorations de l’instrument ou encore les lacets des souliers.

 

L'Abandon

L'Abandon L'Abandon

L'Abandon

vers 1886 H. 42,3 cm • L. 39,1 cm • Pr. 20,5 cm Origine : Achat à Reine-Marie Paris en 2008 N° d'inventaire : 2010.1.23 Copyright : Marco Illuminati

Fonte Eugène Blot n°2, 1905


Cette sculpture en bronze est un petit modèle édité en 1905 par le fondeur et collectionneur Eugène Blot d’après un groupe réalisé par Camille Claudel entre 1886 et 1888, alors qu’elle travaillait dans l’atelier d’Auguste Rodin. Cette version a été légèrement revue par rapport au plâtre plus grand que nature qui fut exposé en 1888 au Salon des artistes français sous le titre Sakountala et qui obtint une mention honorable. L’homme est agenouillé, il soutient la jeune femme qui est debout. Celle-ci replie son bras droit pour cacher son sein, s’appuie sur sa jambe gauche. Le reste du corps se relâche, la femme s’abandonne entièrement dans les bras de l’homme. Les visages sont proches, il semble murmurer à son oreille ou prêt à lui donner un baiser. La source première, comme l’indique le titre du plâtre, est un drame écrit au IVe ou Ve siècle par le poète hindou Kalidasa : lors d’une partie de chasse, le roi Douchmanta rencontre la jeune Sakountala. Tous deux tombent immédiatement amoureux mais le roi doit quitter la jeune femme. En gage de son amour, il lui offre un anneau pour lui permettre de se faire reconnaître. Toutefois, victimes d’une vengeance, Sakountala se fait dérober l’alliance et Douchmanta oublie sa fiancée. Il finit par recouvrer la mémoire grâce à un pêcheur qui lui rapporte la bague trouvée dans le ventre d’un poisson. Un doute subsiste sur l’épisode qui a inspiré Camille Claudel. L’artiste a peut-être représenté la rencontre entre les deux amoureux. Il est aussi possible de voir dans cette sculpture le moment des retrouvailles alors que l’amant implore le pardon de Sakountala. Quoi qu’il en soit, cette sculpture dépasse la transcription d’un moment d’une histoire. L’Abandon : le titre de l’édition en bronze, est désormais allégorique, montrant l’importance accordée à la posture de l’amante confiante, qui s’abandonne dans les bras de l’être aimé. Camille Claudel interroge le lien amoureux, ses nuances et ses subtilités. L’enlacement du couple dévoile la ferveur amoureuse. Dans L’Abandon, les corps s’effleurent à peine, soulignant la délicatesse des sentiments.

Jeanne d'Arc

Jeanne d'Arc

Jeanne d'Arc

1895 H. 83,5 cm • L. 70,5 cm • Pr. 33,5 cm Origine : Achat en 1999 N° d'inventaire : 1999.2 Copyright : musée Camille Claudel / Marco Illuminati

Fonte Ferdinand Barbedienne


Suzon

Suzon

Suzon

vers 1890 H. 55 cm • L. 41 cm • Pr. 24 cm N° d'inventaire : 2008.1 Copyright : musée Camille Claudel / Marco Illuminati