Dessin




Les collections du musée Camille Claudel comportent plus de 2000 dessins, couvrant une large période allant du XVe siècle au XXe siècle, réalisés dans des techniques diverses (fusain, sanguine, pastel, etc.) et issus d’écoles variées.


Le fonds de dessins anciens provient pour l’essentiel de la donation faite par le sculpteur Alfred Boucher en 1902. L’école italienne des XVe, XVIe et XVIIe siècles y est particulièrement bien représentée avec des études de grande qualité telle que l’Ascension de Carlo Cesi. Pour le XVIIIe siècle, l’école française est la plus importante avec de prestigieux noms comme Edmé Bouchardon. On y trouve surtout des dessins XIXe siècle dont les beaux Enfant à la fenêtre de Paul Dubois, Paysage de Camille Corot et Enfants de Rodin. 

D’autres fonds sont venus enrichir la collection au début du XXe siècle. Signalons le fonds René Demeurisse, donné par la fille de l’artiste, constitué notamment de dessins réalisés au front pendant la Première guerre mondiale, ainsi que la centaine de dessins du caricaturiste Jules Baric. 

Enfin, l’ouverture du musée Camille Claudel s’est accompagnée de nouvelles acquisitions. Parmi les très rares qui nous sont parvenus, quatre dessins de Camille Claudel complètent la collection de sculptures de l'artiste. Son Portrait de Louise Claudel est remarquable à la fois par ses dimensions et le traitement du pastel. Trente carnets de dessins de Paul Dubois, remplis de notes et de croquis faits au cours de ses voyages ainsi que d’études pour des sculptures, contextualisent son processus de création. 

Très fragiles et sensibles à la lumière, les dessins sont conservés dans l’obscurité des réserves du musée.  

Paul Dubois, Enfant à la fenêtre
Paul Dubois, Enfant à la fenêtre © Yves Bourel
Camille Claudel, Portrait de Louise Claudel
Camille Claudel, Portrait de Louise Claudel © Christian Moutarde
Camille Corot, Paysage, 1865, fusain, estompe sur papier
Camille Corot, Paysage, 1865, fusain, estompe sur papier © Yves BOUREL;
Auguste Rodin, Enfants, 1878, fusain, lavis sur papier
Auguste Rodin, Enfants, 1878, fusain, lavis sur papier © Christian Moutarde

Salomé Fauc




Chaque année, le musée Camille Claudel et l’Association Tournefou s’associent pour accueillir durant deux mois un artiste en résidence de recherche et création.


C’est la dessinatrice Salomé Fauc qui a été invitée du 17 août au 18 octobre pour produire un travail original qui associe la création contemporaine à l’histoire de l’art des XIXe et XXe siècles.

Ses dessins exposés jusqu'au 15 novembre 2020 assument le grand format : ils engagent tout le corps de l’artiste et jouent avec l’échelle des lieux auxquels ils sont destinés.

La trame serrée et dense du trait résulte d’une étude attentive de motifs, souvent végétaux, repris et répétés à l’encre de chine afin de les éloigner du dessin d’observation, pour ne garder que le potentiel de lignes, de traits et de contrastes.

© Salomé Fauc

 

Consulter le document de fin de résidence

Elsa Abderhamani



En 2019, le musée Camille Claudel et l’Association Tournefou ont accueilli l’artiste Elsa Abderhamani pour une résidence de deux mois.

A travers la vidéo et l’illustration, elle s’est intéressée au paysage, à l’environnement et à la manière dont un corps s’inscrit dedans. Ses matières premières ont été ici le musée Camille Claudel et ses collections, les personnes qui le traversent et y travaillent, les espaces du Tournefou ainsi que le territoire qui sépare ces deux lieux.

« Durant cette période de résidence, je me concentrerais sur la représentation des positions des corps, en jouant avec les différences entre poses cinématographiques, poses naturelles, poses des modèles notamment en lien avec les œuvres exposées au musée Camille Claudel. Les images, les scènes récoltées seront manipulées pour créer des décalages, des formes de dramatisation et de narrations.»

Elsa Abderhamani

 

La résidence de recherche et création bénéficie du soutien d’ANAU architectes et de l’agence AXA Patrick Colinot de Nogent-sur-Seine.

 

 

Crédit photographique : Portrait d’Elsa Abderhamani © Elsa Abderhamani  

Isabelle Ha Eav


Photographe en résidence au musée Camille Claudel en 2021

La photographe Isabelle Ha Eava été accueillie en résidence artistique au musée Camille  Claudel et à l’Association Tournefou à partir du 29 mars 2021. Après deux mois de recherche et de création au cœur des collections du musée Camille Claudel et des paysages aubois, elle a exposé une dizaine de photographies grand format, réalisée avec la technique de la gomme bichromatée, dans les salles du musée, en regard des sculptures de Camille Claudel.     

Isabelle Ha Eav s’est formée à la gravure puis à la photographie, notamment à l’Ecole nationale de la photographie d’Arles. Dans ses images, elle explore les notions de présence et d’absence, d’empreinte, d’effacement et de disparition. Elle pratique le tirage à la gomme bichromatée. Cette technique, inventée au milieu du XIXe siècle, mêle les procédés de la photographie et de la peinture, avec l’utilisation de pigments, pinceaux et brosses. La photographie se forme après l’assemblage de plusieurs couches d’émulsion, ce qui permet d’obtenir des images d’une densité et d'une profondeur très particulière.     

      

Résidence de recherche et création

Chaque année, le musée Camille Claudel et l’association Tournefou s’associent pour accueillir un artiste en résidence de recherche et création à Nogent-sur-Seine et à Pâlis. Pendant deux mois, l’artiste sélectionné élabore un travail de création original s’inspirant des collections du musée, de son histoire et du territoire de la résidence. 

C’est le bouquet…

Mercredi 17 avril à 10h30

Atelier tout-petits

C’est le bouquet…
Mercredi 17 avril à 10h30

Atelier tout-petits

Atelier de dessin

Avec le printemps, reviennent les fleurs. Lys, pivoines, bleuets… elles sont nombreuses dans l’exposition Alfred Boucher, de l'atelier au musée. Après les avoir observées, les dessinateurs en herbe en choisissent certaines pour créer leur bouquet !

 

La présence d'un adulte est obligatoire pour les ateliers tout-petits.L'adulte accompagnant y participe gratuitement.

 

Alexis Kreyder, détail Bouquet de lys, fin du XIXᵉ siècle © Marco Illuminati 

 

 

 

Informations pratiques

Lieu :
Horaires & Tarifs :

10h30

Durée : 1h

 

À partir de 3 ans

 

Tarif : 5€ par participant

Forfait 15€ pour 4 ateliers

 

Réservation conseillée :

En ligne

03 25 24 76 34 

jeunepublic@museecamilleclaudel.fr

 

Les mouvements artistiques dans la sculpture de la Belle Époque

Visite thématique

Les mouvements artistiques dans la sculpture de la Belle Époque

Visite thématique

Les collections du musée Camille Claudel témoignent de l’éclectisme de la sculpture entre le dernier tiers du XIXe et le début du XXe siècle. Cette visite propose de parcourir les différents courants de cette époque, du néoclassicisme à l'art nouveau en passant par le naturalisme ou encore le symbolisme.

 

Camille Claudel, L'Implorante, 1899, bronze © Marco Illuminati

 

 

Informations pratiques

Lieu :
Horaires & Tarifs :

15h

Durée : 1h

 

Tarif : 3 € en plus du billet d'entrée au musée

 

Réservation conseillée :

En ligne

03 25 24 76 34

reservation@museecamilleclaudel.fr

Au But

Au But Au But

Au But

1886 H. 45,8 cm • L. 69 cm • Pr. 35 cm Origine : Achat avec la participation du FRAM Champagne-Ardenne N° d'inventaire : 1994.2 Copyright : musée Camille Claudel / Marco Illuminati


Alfred Boucher conçoit Au But, son œuvre la plus célèbre, en 1886. Trois hommes presque nus, corps tendus, mains en avant, visage crispé par l’effort, sont représentés dans une course effrénée. Au point de déséquilibre, les trois corps semblent dérouler un même mouvement.

Boucher s’inscrit pleinement dans les réflexions des artistes de son temps sur la représentation du mouvement : désormais des médecins enseignent l’anatomie à l’École des beaux-arts, faisant profiter les élèves des dernières découvertes scientifiques. C’est aussi la chronophotographie qui révolutionne l’approche des artistes. Ce système de prise de vue en rafale, révolutionnaire, permet de saisir les différentes phases d’un mouvement comme la course, et de les décomposer.

Alfred Boucher fait partie des nombreux artistes qui s’en inspirent. Cependant, il ne prétend pas faire œuvre scientifique : il cherche à rendre l'impression de rapidité et de fulgurance par une position en extension, qui en réalité n'est pas tenable. Avec modernité, Boucher choisit ici des poses outrées et superpose les corps : de cette manière il suggère la course avec beaucoup de force, plus qu'il ne la représente fidèlement.

Avec Au But, Boucher devance le grand mouvement sportif des années 1890 et l’organisation des Jeux Olympiques en 1896. Son œuvre connaît un immense succès puisqu’elle est récompensée d’une médaille au Salon de 1886 puis d’une médaille à l’Exposition Universelle de 1889. L’original, mesurant plus de 2 mètres de haut et présenté au jardin du Luxembourg, a disparu pendant la Seconde guerre mondiale. Seules subsistent les nombreuses réductions commercialisées, dont celle exposée au musée.

Voir aussi dans les collections :

Des croquis d'après nature à Persée et la Gorgone



Dans les années 1890, exaspérée par les critiques qui rapprochaient sans cesse son travail de celui d’Auguste Rodin, Camille Claudel a recherché une esthétique résolument personnelle et moderne. Les Croquis d’après nature sont l’aboutissement de ses réflexions. Ces œuvres de petites dimensions représentent des scènes observées dans le quotidien. Ainsi, pour Les Causeuses, elle s’est inspirée d’un groupe de femmes dans un compartiment de train. Elle travaillait de mémoire et sans modèle, selon une méthode inhabituelle pour l’époque. Elle portait une attention particulière à la justesse et à l’expressivité de chaque personnage pour dépasser la dimension anecdotique au profit de l’universel. L’impression d’instantanéité, de mouvement et de vie qui se dégage de ces scènes est frappante. Malgré l’abondance des Croquis d’après nature mentionnés par les sources de l’époque, très peu nous sont parvenus. Certains ont probablement été détruits par l’artiste dans des moments de détresse.

 

 

Autour de L'Âge mûr



Cette œuvre a été conçue par Claudel au moment où elle se séparait de Rodin et on peut y voir un écho de sa vie intime. Bien qu’elles ne soient pas des portraits, les trois figures du groupe semblent ainsi évoquer Auguste Rodin s’éloignant de la jeune Camille Claudel pour rejoindre sa compagne plus âgée Rose Beuret. Cependant, la sculptrice a dépassé l’évocation de son histoire personnelle pour élaborer une œuvre universelle incarnant la condition humaine soumise au passage du temps, qui nous conduit inexorablement vers la mort. La vieille femme entraîne l’Âge mûr dans un mouvement irrépressible traduit par la composition oblique, la draperie à l’arrière et la base s’élevant en degrés successifs pour s’achever dans une forme de vague. La force de l’évocation se concentre dans le vide qui sépare les mains de la Jeunesse de celles de son ancien amant.